CONFINEMENT
- Meri FG
- 5 juil. 2020
- 2 min de lecture
Avant,
Je courais et je m’essoufflais
je nageais et je me noyais
Je marchais et je trébuchais
Le temps se contractait, les jours me narguaient
Je dormais et je me levais…et puis
Je courais et je m’essoufflais
Je nageais et je me noyais
Je marchais et je trébuchais
Le temps se contractait, les jours me narguaient
Je dormais et je me levais…et puis
Je courais et je m’essoufflais
je nageais et je me noyais
Je marchais et je trébuchais
Le temps se contractait, les jours me narguaient…et puis
Vint le confinement…
J’arrête de courir, je reprends mon souffle
Je retrouve enfin ce rire mièvre que longtemps j’étouffe
Je m’émeus et je me pâme d’admiration
Devant cette petite fleur à ma fenêtre qui pousse sans prétention
Les yeux écarquillés, l’inspirations aux trousses
Le cœur enveloppé, la grâce qui me touche
J’admire la nuit qui flirt délicatement avec le jour
Sans précipitation, ce qui laisse le temps à l’amour
L’amour de l’autre, l’amour de soi
De l’homme, la femme, l’enfant, le chat ou du roi
Mes oreilles profanes apprennent à écouter
Ces petits êtres non confinés, chanter
Écouter le vent souffler, le temps s’écouler et la vie jaser
Qu’il est bon de prendre son temps, respirer, rêver et flâner
Dans le jardin ou dans le salon
En fixant le ciel ou le plafond
Sans se soucier des heures
Ni des tyrans sans cœur
Ils sont loin, les durs labeurs et les dossiers sans saveur
Place à la farine sur les cheveux, et les doigts en couleurs
Les talents éphémères, les maestrias d’un instant
Chacun se trouve une passion, chacun réinvente son temps
Mais dans tout ça, on n’oublie point
Ceux sans qui cette trêve ne serait que déclin
Ils nourrissent, soignent et nettoient
Grace à eux on est passé du cri de Munch au sourire de Mona Lisa
Ils partent en guerre, pendant que nous savourons la paix
Aucun mot n’est assez fort pour les remercier
Gare à ceux qui un jour oseraient oublier l’héroïsme
Du livreur, chauffeur, infirmier, épicier, enseignant ou docteur
Enfin, qu’il est doux ce confinement, qu’il est tendre cet instant
Toutefois, j’avoue que la vie d’avant manque de temps en temps
J’espère avoir appris à vivre sans courir après le temps
J’espère que le temps m’apprendra à vivre l’instant présent
J’espère garder de ce rêve, le souvenir d’un monde naissant
J’espère ne jamais oublier que l’essentiel est d’être « vivant »
Meri FG[mf1]

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